Une virée au THSF 2015

Au départ, je comptais y retourner, seul. Puis, je me suis dit "quitte à déplacer une bagnole, autant covoiturer". Et finalement, à force de parler du THSF à droite et à gauche, ce sont 2 véhicules avec 8 passagers au total qui partent de Pau en ce jeudi 14 mai 2015 pour se diriger à toute berzingue vers Mix'art Myris, lieu emblématique du THSF.

Un peu avant midi nous sommes à Toulouse et nous en profitons pour déambuler un peu dans les rues du centre. Ensuite, nous mangeons rapidement avant de rejoindre la rue Ferdinand Lassalle. Il est environ 14h.

Avant même de pénétrer dans le hangar, on peut constater que tout le monde s'active pour que tout soit prêt à temps. Simon et Antoine sont déjà là avec leurs badges, pas le temps de discuter, ils sont de "corvée palettes".

Le THSF n'est pas encore officiellement ouvert mais comme "on est là pour aider à finir d'installer le bidule de PauLLA" nous pouvons nous infiltrer discrètement jusqu'à la petite salle où auront lieu la plupart des workshops.

Jean-Philippe n'y tient plus depuis qu'il sait qu'il y a un souci à régler, il se plonge immédiatement dans le code et dans le réseau.

Juste à côté, Pierre Grangé-Praderas travaille à mettre au point le mécanisme qui doit lui permettre de peser avec précision la ruche placée juste au-dessus. Cette ruche sera connectée de façon à récupérer un grand nombre d'informations pendant le THSF. Pierre est aussi l'auteur des créations graphiques de tailles diverses qui ornent les murs de la salle.

Un peu plus loin, Previmeteo présente une station météo autonome de qualité professionnelle basée sur un arduino. Comme chaque année, Tetaneutral vient présenter ses activités de fournisseur d'accès associatif qui cherche non seulement à préserver la neutralité du net mais aussi à connecter les internautes qui n'intéressent pas les opérateurs parce que trop éloignés du DSLAM.

Il est 16h, le THSF est officiellement ouvert. Je ne manque pas de glisser ma contribution dans l'urne qui se trouve à l'entrée et j'en profte pour récupérer un petit programme papier.

La toute première conférence de l'après-midi est sur le point de commencer. La salle est pleine comme un oeuf, j'ai bien fait de proposer à mes covoitureurs de s'installer sur les gradins avec un peu d'avance.

Juste après l'ouverture officielle, annoncée en toute simplicité, les principaux intervenants de l'après-midi sont présentés : Poussy Drama, gynécologue, qui propose des consultations en "open source sexology" dans son camion garé dans la cour, Célia Izoard, journaliste, nous cassera le moral en évoquant les conséquences de notre consommation massive d'écrans sur les esclaves modernes qui triment dans les immenses usines chinoises de Foxconn, et enfin Bernard Stiegler, philosophe, qui essaye de définir les contours d'une société du futur visant, tant bien que mal, à éviter le cataclysme d'un dérèglement climatique tout en transformant l'économie en la rendant un peu plus humaine. Son concept de web néguentropique mérite d'être entendu (ça tombe bien, les conférences ont été filmées, vous les retrouverez en bas de cette page).

J'ai trouvé les intervenants particulièrement intéressants et les idées développées d'un excellent niveau. Je ne peux pas en dire autant des personnes dans le public invitées à poser des questions, c'est un passage obligé mais... bof.

Oui, je l'avoue, j'ai zappé la fin de l'après-midi avec Jérémie Zimmermann, d'une part parce que je pense connaître son discours et être sensibilisé à ses idées, d'autre part parce qu'il me restait encore beaucoup à voir sur ce THSF.

De retour dans la salle workshop, une des covoitureuses s'est lancée dans la fabrication d'un bristlebot, un petit robot basé sur un morceau de brosse à dent, un vibreur de téléphone mobile, une pile, quelques leds et du fil électrique. C'est accessible à tous les âges et chacun peut complètement personnaliser son petit robot. Pour 3€, c'est vraiment à faire.

Un peu plus loin, des ordinateurs vintage son exposés. Un Amstrad CPC (plus exactement un émulateur Amstrad CPC auc ouleurs volontairement dénaturées) permet de revivre la grande époque de l'industrie vidéoludique, ces années où un développeur tout seul pouvait faire un carton grâce au jeu fignolé patiemment dans sa chambre de bonne.

Sur un mur de la pièce, un petit robot s'active. Il est équipé d'un feutre et, grâce à ses moteurs pas-à-pas, il se déplace et dessine lentement mais sûrement sur le grand espace qui lui est dédié, c'est un drawall. Je connaissais le principe mais je n'en avais jamais vu travailler sur une aussi grande surface.

Bien caché dans une petite pièce aux murs sombres, un étudiant nous montre des capteurs de mouvements et des LEDs qui permettent d'interagir avec des formes colorées et animées qui sont projetées sur un écran.

Juste à côté du bar, on trouve des bornes d'arcade, comme l'année dernière, mais surtout une très impressionnante installation permettant de fabriquer des t-shirts en sérigraphie à la chaîne. J'en profite pour me payer le t-shirt de cette année avec son logo minimaliste et je repars avec une affiche en cadeau.

Une nouvelle installation est en place : un outil de création musicale collaborative qui permet de déclencher la lecture de samples en utilisant des manettes de jeu de diverses générations.

Et le bidule de PauLLA alors ?

Le bidule est un clone de photomaton archi-simple à utiliser conçu à base de Raspberry PI. On appuie sur le bouton et il prend 4 photos qu'il assemble ensuite automatiquement en ajoutant un QR Code pour mémoriser facilement l'url dans son smartphone. Placé dans différents endroits de Mix'art Myrys pendant les 4 jours, il a connu un certain succès. Vous pourrez retrouver les photos sur cette page.
Le schéma de montage et le code seront bientôt intégralement disponibles sur le site du MIPS.

Il est déjà presque 19h et l'ambiance s'installe. Un peu partout dans l'immense hangar ça mixe, ça bipe, ça tchatche, ça fume et ça boit. Le public présent est très varié et tout le monde cohabite joyeusement. J'ai quand même été surpris lorsque je me suis rendu compte que je connaissais pas mal de monde finalement. Dans l'après-midi j'ai été heureux de retrouver fo0 et d'échanger quelques mots avec lui.

Malheureusement il est déjà l'heure de partir et nous reprenons la route, de belles images plein la tête (j'ai certainement oublié plein de trucs dans ce compte-rendu). Vivement le THSF 2016 !

Pour résumer, ce que j'ai bien aimé :

• la variété des installations
• le haut niveau des intervenants
• l'organisation à la hauteur
• les autocollants rigolos "WE MAKE..." collés un peu partout

Ce que j'ai moins aimé :

• la sensation de rater plein de trucs en venant le premier jour et en constatant que beaucoup d'installations n'arriveront que le lendemain, malheureusement je ne pouvais pas rester plus longtemps
• les gens qui posent des questions stupides et qui s'écoutent parler pendant les conférences